Les
Bouches du
Rhône -
Provence
Alpes Côte
d'Azur
Informations
sur les
Bouches du
Rhône -
Provence
Alpes Côte
d'Azur
|
|
Les Bouches-du-Rhône
(13)
Région
Provence-Alpes-Côte
d'Azur
Préfecture
: Marseille
Sous-préfectures
: Aix-en-Provence,
Arles et
Istres
Population totale
1 835 719
hab.(1999)
Densité 361
hab./km²
Superficie 511 198
hectares
4 Arrondissements
(Marseille,
Aix-en-Provence,
Arles,
Istres)
57 Cantons
119
Communes
|
Villes
importantes:
Aix-en-Provence,
siège du
rectorat
Aubagne (ville de
naissance de
Marcel
Pagnol)
Arles, ville
romaine
Cassis (Les
calanques)
Istres
Fos
Marignane
(aéroport de
Marseille
Provence)
Marseille,
préfecture de
département et de
région
Vitrolles
Principaux cours
d'eau:
le fleuve Rhône et
son delta (la
Camargue), son
affluent la
Durance
Massifs
montagneux:
les
Alpilles
la
Montagnette
la Montagne Sainte
Victoire
|
Histoire
Créé
à la Révolution française, le
4 mars 1790, en application de
la loi du 22 décembre 1789, à
partir d'une partie de la
province de Provence, ainsi
que de quelques principautés
(Orange, Martigues, Lambesc)
le département des
Bouches-du-Rhône ne compte
guère que 119 communes avec à
l'époque Aix pour chef-lieu.
Plus étendu qu'aujourd'hui, il
perdit toute la partie de son
territoire située au nord de
la Durance au moment de la
création du département de
Vaucluse, comprenant notamment
Orange et Apt.
Sa
riche histoire et le
rayonnement de ses villes,
Marseille tout
particulièrement (2ème ville
de France) et Aix, en ont fait
un carrefour de
civilisations.
Dès
l'an 600 av. J.-C., les Grecs,
en fondant Massillia puis ses
colonies semblent donner à
cette province, occupée depuis
le 1er millénaire, une
vocation historique
d'ouverture sur le monde
méditerranéen. Intégré au sein
de la "Provincia Romana" dès
la fin du 2ème siècle, le
pays, qui voit passer les
Teutons défaits par Manus à
Pourrières (près d'Aix) en 102
av. J.-C., se développe au gré
de la civilisation
gallo-romaine. De nombreux et
beaux vestiges en témoignent
comme à Arles (arènes,
nécropole des Alyscamps
utilisée jusqu'à la fin du
Moyen Age) ou
Saint-Rémy-de-Provence
(Glanum). Haut-lieu du
monachisme (Saint-Victor à
Marseille), la région, qui
subit les invasions
successives des Barbares aux
5ème et 6ème siècles, est
surtout marquée ensuite par
les divisions des princes
carolingiens qui l'entraînent
à faire partie du "royaume
d'Arles", dépendance des
empereurs germaniques réunie à
la Bourgogne (933):
Guillaume-le-Libérateur, qui
libère la Provence des
Sarrasins en prenant le titre
de marquis de Provence
regroupe alors la féodalité
provinciale des seigneurs
(Châteaurenard, Fos, Baux
guerres "baussenques"
1142-1165) jusqu'aux comtes ou
vicomtes locaux (Marseille).
En 1125, toutefois, c'est à
nouveau la division entre
comtat Venaissin, comté de
Provence et comté de
Forcalquier. L'actuel
département des
Bouches-du-Rhône confond alors
son histoire avec celle de la
Provence et de ses comtés. En
1246, Béatrice, fille du comte
de Provence Raimond Bérenger V
(1216-1246) épouse Charles
d'Anjou, frère de Saint-Louis,
lui apportant la Provence en
dot. C'est alors la 1ère
maison d'Anjou, Jeanne d'Anjou
toutefois, étant morte sans
enfants (1382), la succession
passe à Louis Ier, frère de
Charles V, et la Provence
relève de cette 2ème Maison
d'Anjou jusqu'à sa cession par
le roi René à son neveu
Charles du Maine, en 1480. La
mort de ce dernier, en 1481,
réalise enfin l'union de la
Provence à la France. La paix
alterne alors avec les
périodes de troubles et
d'invasion : ainsi, en 1524,
les troupes du connétable de
Bourbon mettent le siège
devant Marseille; en 1536,
celles de Charles Quint
envahissent la Provence.
Encore agitée aux 17ème et
18ème siècles (peste de 1720),
l'histoire de la région est
surtout marquée par la
rivalité administrative et
politique entre Marseille et
Aix; siège du gouvernement,
d'un Parlement, d'une Chambre
des Comptes, d'une Université
(depuis 1409) et lieu de
réunion des Etats de Provence.
La Révolution qui voit naître
le chant de Rouget-de-l'Isle
popularisé par les Marseillais
ralentit dans un premier temps
l'économie du pays (blocus
continental), mais les
conquêtes coloniales,
l'installation du chemin de
fer et l'ouverture du canal de
Suez lui rendirent son
dynamisme. Agricole dans
l'arrière-pays, le département
des Bouches-du-Rhône développe
dès le 19ème siècle son
industrie, ainsi à Marseille
(huileries, savonnerie, port)
et, au 20ème siècle, sur la
côte (complexe de l'étang de
Berre, raffinerie de Fos)
montrant ainsi un double
visage à la fois antique et
moderne, paysan et marin,
provençal et cosmopolite.
Marseille, à la population
expansive (rapatriés
d'Afrique-du-Nord, émigrés) y
fait figure de métropole
régionale et de capitale
industrielle, politique et
culturelle.
Géographie
Les
Bouches-du-Rhône font partie
de la Région
Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Elles sont frontalières avec
les départements du Gard, du
Vaucluse et du Var.
Carrefour
de civilisations, la Provence
est aussi dans sa partie
sud-ouest terre de contrastes
et de partage entre mer et
montagne. A l'ouest du
département, la Camargue, avec
ses 26 000 hectares d'étangs,
ses marécages et ses rizières,
reste le royaume encore
préservé des taureaux, des
chevaux et d'une faune colorée
riche de 400 espèces
différentes (Vaccarès). La
Crau, de l'autre côté du Grand
Rhône, où peu à peu les
cultures maraîchères empiètent
sur les cailloux rejetés par
la Durance, forme entre les
Alpilles et l'étang de Berre
une aire désolée où souffle le
mistral. A l'est, les massifs
calcaires (Alpilles,
Sainte-Victoire, chaîne de
l'Etoile) alternent avec les
plaines plus riches; il s'y
développe le blé, la vigne,
l'olivier traditionnels, mais
surtout les fruits et légumes
de Provence. Les activités
maritimes et la pêche animent
en revanche la côte, de
Saintes-Maries-de-la-Mer à La
Ciotat. Image idyllique et
brillante sous le soleil du
midi, que vient à peine
troubler dans la mémoire
historique le souvenir du
tremblement de terre qui, le
11 juin 1909, dévasta tout le
nord-est du département. Plus
sensibles sommes nous sans
doute aux difficultés des
mines de Gardanne ou aux
incendies qui, l'été, ravagent
périodiquement les abords du
département. D'une manière
générale pourtant, le touriste
retiendra plutôt, au gré de
ses vacances méridionales, la
beauté des flamands roses de
Camargue, la lumière des
coteaux de Manosque, le chaud
parfum de la garrigue ou
l'âpreté des calanques de
Cassis baignées par la
mer.
Arts, activités et
économie
Bien
avant que Rome n'imprime sa
marque à la "Provincia", le
terroir avait connu une vie
artistique dont on peut
trouver les premières traces
dès l'époque préhistorique.
Les fouilles archéologiques
ont permis de découvrir, pour
les siècles suivants, des
villages, des sanctuaires, des
nécropoles pré-romaines qui
sont parmi les plus curieux du
Midi, ainsi à Mouriès, à
Roquepertuse (temple), à
Entremont (cité près de la
Vallée de l'Arc), à
Saint-Blaise (agglomération
marchande, remparts). Apports
étrusques et influence grecque
s'y mêlent. Les innombrables
céramiques conservées, les
vestiges de Marseille (le
théâtre, le port) et les
monnaies massaliètes inspirées
des modèles helléniques
témoignent de la vitalité
économique de la région durant
cette période, et de son
originalité. Les traces
laissées par la conquête
romaine sont toutefois plus
nombreuses et plus imposantes.
Les plus anciens monuments
gallo-romains ne datent guère
que de la seconde moitié du
1er siècle; c'est avec Auguste
que l'architecture se
développe avec grandeur : à
Glanum (mausolée de Jules, arc
de triomphe, thermes), à Arles
(arènes, théâtre, murs), à
Saint-Chamas même (pont
Flavien). Le christianisme, en
s'installant en Provence,
apporte un renouvellement des
thèmes et des formes annonçant
l'art roman. Le musée d'Arles,
le musée Borély à Marseille en
gardent les plus belles pièces
: autel de Saint-Victor à
Marseille, pierres tombales
comme celle de Geoffroy de
Provence enterré à Montmajour
en 1062, sarcophages. C'est
entre 1125 et 1225 toutefois
que la renaissance romane
trouve son véritable essor
avec Arles pour capitale :
Saint-Trophime, Sainte-Croix
de Montmajour, la Major à
Marseille,
Saint-Paul-de-Mausole et la
petite église Saint-Gabriel
près de Tarascon, témoignent
de la sobriété de cet art
provençal encore marqué par le
modèle antique où la
décoration sculptée s'épanouit
surtout sur les clochers, sur
les portails, aux chapiteaux
des cloîtres. L'art gothique
en revanche a du mal à
s'implanter; il faut attendre
la seconde moitié du 13ème
siècle pour trouver un édifice
entièrement gothique, l'église
Saint-Jean-de-Malte à Aix.
Saint-Laurent de Salon, avec
son clocher au beffroi
octogonal de la fin du 14ème
siècle, retient toutefois
l'attention (Nostradamus y est
par ailleurs enterré) ainsi
que le choeur d'Arles avec son
déambulatoire gothique, le
seul de Provence (1454-1465).
L'architecture civile et
militaire se développe au
contraire avec puissance,
surtout dans la région
rhodanienne : tours aux Baux,
Châteaurenard, Tarascon,
Salon, Barbentane, mais aussi
fort Saint-Jean à Marseille ou
fortifications de
Saint-Victor. Arles est peu à
peu détrônée au profit d'Aix
et surtout d'Avignon
(Vaucluse). La Renaissance
permet à la Provence de
renouer avec l'antiquité au
moment même de son
rattachement à la France. Les
oeuvres du sculpteur italien
Francesco Laurana l'illustrent
à merveille: ainsi le retable
de Saint-Lazare à la Major de
Marseille, le gisant de
Tarascon. De même
l'architecture reste marquée
par cette influence comme la
Maison diamantée et le château
d'If à Marseille et surtout la
ville des Baux, ensemble
remarquable de la fin du 16ème
siècle (maison des Porcellet,
pavillon de la reine Jeanne).
Mais, malgré les efforts du
roi René lui-même, la
Renaissance marque peu la
Provence. La poésie retiendra
certes le nom de Bellaud de la
Bellaudière; l'humanisme,
celui remarquable, de Peiresc,
mais il faut attendre la
période classique pour voir se
développer véritablement l'art
en Provence : Aix en est un
exemple frappant avec
Sainte-Madeleine ou
Saint-Jean-Baptiste, mais
aussi Marseille avec la
Charité de Pierre Puget et son
dôme ovoïde (1679-1707) ou
l'église des Chartreux
(1680-1702). Vauban, le
chevalier de Clerville,
marquent aussi de leur
influence l'architecture
militaire (forts Saint-Jean et
Saint-Nicolas à Marseille),
tandis que l'architecture
civile réalise de beaux
exemples avec l'Hôtel-de-Ville
de Marseille ou celui d'Aix,
la halle aux grains d'Aix ou
l'ancien Palais de Justice de
Marseille, sans parler des
hôtels particuliers ou maisons
des champs à Aix qui offrent
d'agréables buts de promenades
(cours Mirabeau, Rotonde,
pavillon Vendôme). Le nom de
Pierre Puget à Marseille
(1620-1694), celui de
Jean-Claude Rambot à Aix
illustrent la sculpture
provençale au 17ème siècle. Au
18ème, il faut retenir, entre
autres, celui d'Antoine Duparc
et celui de Chastel. En
peinture la dynastie des
Parrocel, celle des Vanloo,
celle des Vernet, Françoise
Duparc elle-même, font hommage
à la Provence classique,
tandis que se développe l'art
de la faïence à Marseille
(Clérissy, Fauchier, Leroy,
Perrin). La Révolution arrête
brusquement cette production
qui repart au 19ème siècle
avec cette fois une influence
marquée de l'art
romano-byzantin (cathédrale de
Marseille,
Notre-Dame-de-la-Garde) un
retour au gothique (Les
Réformés) ou la création d'un
art composite Napoléon III
(Palais Longchamp à
Marseille). L'architecture se
fait alors monumentale et
utilitaire (jetée de
Marseille, aqueduc de
Roquefavour), en attendant
usines, autoroutes et docks,
sans pour autant laisser de
très grands noms (sauf au
20ème siècle Le Corbusier à
Marseille). La peinture au
contraire compte dans ses
rangs Constantin, Granet, puis
à la génération suivante
Loubon, Engalière, Guigou,
mais surtout Daumier,
Monticelli, Ricard à Marseille
et Cézanne à Aix. Tous
célèbrent les paysages
méridionaux et la lumière que
le hollandais Van Gogh saura
si bien évoquer et qui, de
Mistral à Giono, Pagnol ou
André Suarès, en passant par
Victor Gelu et même Edmond
Rostand, jaillit avec tant de
force dans la littérature
provençale.
|