En
Provence, entre Luberon et Monts de
Vaucluse se dresse Roussillon...
Roussillon
est un superbe village du Luberon avec des façades dont des enduits sont colorés
avec les ocres de la région.
Le village est classé parmi les plus
beaux de France, il ne ressemble à aucun
autre.
C'est
un village typiquement provençal aux couleurs de cartes postales pour un
ravissement total des yeux...
En parcourant ses ruelles et ses
escaliers, en contemplant ses façades,
souvent simples et naturellement belles,
on admire le résultat d'un savoir-faire
plus que millénaire.
Des petites ruelles escarpées, une ambiance douce de
farniente méridional...
A côté du village
de Roussillon se trouve les carrières d'où sont extraits les ocres et
oxydes.
Situé au cœur du plus important gisement
d'ocre du monde, il clame sa singularité
minérale par une étonnante palette de
couleurs flamboyantes.
Roussillon,
une des merveilles du Luberon...
Roussillon est en
effet un lieu magique où l'ocre est partout : dans les paysages
que l'on ne peut oublier, sur les mûrs
des maisons, enduites de façon traditionnelle,
mais aussi dans le cœur des hommes,
que le précieux pigment a fait vivre
jusqu'au milieu du 20ème siècle.
L'omniprésence
des ocres se ressent
pleinement en empruntant le Sentier
des Ocres, aménagé et balisé, qui
conduit à la "Chaussée des géants", au beau
milieu des cheminées de fées
et d'une suite de sites grandioses sculptés
par l'eau, le vent et façonnés par la main de l'homme.
A Roussillon, on peut également
découvrir ce
que fut l'aventure industrielle du pays,
en visitant le Conservatoire des ocres
et pigments, à l'ancienne
usine Mathieu, sur la D 104, en direction
d'Apt.
A VOIR à
Roussillon :
La
Place du Pasquier :
Elle
fût successivement
lieu de pâturage, puis place aux sept
foires annuelles.
La
Place de l'Abbé-Avon (aussi appelée
" le dessous du four ") :
Dans le rocher creusé pour abriter une
maison, se trouvait le four du boulanger.
Cette placette porte le nom d'un abbé
qui se dévoua durant l'épidémie de peste
de 1720, l'Abbé Avon.
Sur la gauche, se trouve la
Porte Heureuse.
Le
Beffroi :
ancienne porte du Castrum,
enceinte fortifiée, le beffroi a été
remanié au 19ème siècle, en clocher
annexe de l'église. La première ruelle,
sur la gauche, permet de gagner l'ancien
chemin de ronde, qui joignait deux tours
des remparts, d'où le nom du quartier
de la Bistourle. Cela constitue un beau
point de vue sur le village et les alentours.
L'Eglise St Michel :
L'église primitive
remonte au 11ème siècle et se situait
à l'intérieur des fortifications, face
au château.
Largement remaniée au cours des
temps, en particulier du fait de sa
situation au bord de la falaise, on
remarquera sa façade du 17ème, son chœur
18ème, des œuvres de Potevin de fin
du 18ème et les fonds baptismaux, la
statue
de Saint-Michel, le Christ en croix.
La
Place de la Mairie :
Entourée de
belles maisons
du 18ème siècle, c'est le centre d'animation du village.
La
Place de la Forge :
Elle semblerait
être l'ancienne cour du château construit
en 987, dont subsistent quelques vestiges
et un petit calvaire.
Le
Conservatoire des ocres et pigments
appliqués :
L'
Usine Mathieu, ancienne usine d'ocre, est située à 1 km du village,
sur la route d'Apt.
La
Place de la Poste :
Jolie Fontaine qui servait à
abreuver le bétail.
La
Fontaine des Naïades :
Elle est située
en contrebas du village, sur la route
de Saint-Saturnin.
La
Place Pignotte :
Elle tire son nom
de l'aumône de la "pinhotte",
distribution de petits pains en forme
de pomme de pin, instituée par le Pape
Jean XXII en 1316.
La
Table d'orientation : c'est le point
culminant du village, d'où l'on découvre
un large panorama du Luberon aux Monts
de Vaucluse.
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Zoom
sur les ocres...
L'ocre
est connu depuis la préhistoire.
Il y a 230 millions d'années, la
Provence est recouverte par la mer et
le restera pendant une très longue période.
Plusieurs milliers de mètres de sédiments
arrachés aux continents alentours s'accumulent
au fond des eaux. Ils formeront par
la suite les calcaires blancs si caractéristiques
de ce pays : le mont Ventoux, le Luberon,
le Mont Sainte Victoire, les canyons du Verdon, les
calanques de Marseille et Cassis..
etc.
Vers -110 millions d'années, la mer
devint plus profonde. Les sédiments qui se
déposent au fond des eaux sont des argiles
grises qui viennent recouvrir les calcaires
et auxquelles les géologues donneront
le nom de " terrains aptiens".
Puis ce bassin marin étant presque
comblé, c'est dans des eaux peu profondes
et agitées par les courants que vont
se déposer, au dessus des argiles, des
sables de couleur verte. C'est la glauconie,
petits grains minéraux verts, qui leur
confère leur couleur.
Se produit alors en Provence, aux
alentours de -100 millions d'années,
un bouleversement important.
Après cette longue période de la
vie marine, à la suite de mouvements
du sol, la Provence se retrouve hors
de l'eau.
A cette époque, le climat y est tropical.
Des pluies diluviennes lessivent les
sables verts fraîchement émergés du
nouveau continent, les transformant
lentement en sables ocreux, puis en
sables blancs, par étapes successives
:
- dissolution, par les eaux de pluie
qui circulent en profondeur, de tous
les éléments constituant le sable vert,
excepté le sable lui-même très résistant.
- cristallisation à partir de cette
"solution" d'autres minéraux,
kaolinite et goethite, qui remplissent
les vides entre les grains de sable.
C'est la naissance des sables ocreux.
- le lessivage qui se poursuit sur
ces sables ocreux évacue l'hydroxyde
de fer qui les colore. Ne restent en
place que les sables blancs.
En surface, l'hydroxyde de fer se
concentre pour former une cuirasse ferrugineuse
semblable à celle des latérites africaines.
Quant à la couleur rouge, jaune ou
orangée de ces sables ocrés et la profusion
des teintes, elle garde
encore une partie de son secret.
On connaît la principale
responsable, la goethite, mais le mécanisme exact de
formation n'a pas encore été défini
de façon précise. Un des multiple secret
de la nature...
Sources
: Office du tourisme de Roussillon notamment
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Remerciements -
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Les Hauts
lieux de la Provence : zoom |
Les
Ocres sont également
exploitée par les romains. Ils ne sont
véritablement
devenus un produit industriel que grâce
à l'intuition du roussillonnais Jean-Etienne
Astier. C'est lui qui, à la fin du 18ème
siècle, eut l'idée de laver les sables
ocreux, pour en extraire le pigment
pur.
Jean Etienne Astier redécouvrit,
entre 1780 et 1785, les propriétés des
terres jaunes et rouges de sa région,
à savoir leurs couleurs inaltérables
et leurs teintes précieuses.
C'est en 1790 qu'il reçoit du conseil
municipal l'autorisation d'utiliser
le moulin à huile du village. Malgré
les vicissitudes de l'époque, son activité
croît régulièrement. On le retrouve
en 1810. Il posséde alors deux usines
à l'écart et une fabrique dans le village
même.
Cette année-là, il subit une attaque
en règle de la part des roussillonnais
mécontents d'un tel voisinage : "
le Sieur Astier, fabricant d'ocre à
Roussillon, encombre la voie publique
avec le sable qu'il dépose à la rue
près de l'Hospice, pollue l'atmosphère,
jette le marc de sable près de la maison
de M. Teissier, ce qui provoque au moindre
souffle de vent une poussière qui envahit
tout le quartier, à l'intérieur des
maisons, des citernes, et porte préjudice
aux habitants"...
Aujourd'hui,
les ocres sont partout et font la réputation
internationale de Roussillon...
Fortement concurrencée par les
colorants synthétiques, l'ocre naturelle
demeure pourtant, dans certaines de
ses utilisations, un produit inégalable
et inégalé...
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